Fred Testot («Heureusement qu’on s’a» sur France 2) : «Je campe un père toxique»

L’ex-comique du «SAV» campe un père immature qui doit se reposer sur son fils aîné. Un peu trop... © France 2/Sofie Gheysens
Nicole Real Journaliste

Dans le téléfilm «Heureusement qu’on s’a» ce mercredi à 21h10 sur France 2, sur la maltraitance «ordinaire» des enfants, l’acteur Fred Testot (46 ans) joue un père immature et égoïste.

À la lecture du scénario, comment le père que vous êtes (ndlr : il est papa d’une fille de 10 ans) a-t-il réagit ?

Mon métier de comédien se différencie totalement de la vie privée. Je trouve génial de bien les séparer en prenant soin de n’avoir aucune interférence entre les deux. Lorsque je lis un scénario, ce qui retient mon attention c’est le rôle au sein d’une histoire globale.

Pour quelle raison celle-ci vous a-t-elle séduit ?

Le sujet méconnu de la maltraitance dite «ordinaire» m’a vraiment saisi. Contrairement au problème de la violence physique, souvent traité, on parle rarement de cette maltraitance psychologique et morale pourtant bien présente autour de nous.

Pensez-vous que, comme dans le téléfilm, elle se limite à la famille ?

Non. Le téléfilm raconte l’histoire d’une fratrie victime d’un père irresponsable et désinvolte. Mais nous connaissons tous des gens qui maltraitent les autres et, la plupart du temps, inconsciemment. Ce comportement toxique provoque, à plus ou moins long terme, des dégâts chez les personnes maltraitées. Ce téléfilm donne l’alerte et sensibilise sur ce problème.

Que ressentiez-vous en interprétant un homme antipathique ?

Le fait que Franck ne soit pas un vrai méchant m’intéressait. C’est un homme égoïste, avec ses faiblesses, mais c’est loin d’être un salaud. Anne Giafferi, la réalisatrice-scénariste, a porté son regard sur ses comportements immatures qui deviennent de la maltraitance banale et qui privent ses enfants de leur insouciance, en les obligeant à devenir adultes avant l’heure. Une frustration qui peut, par la suite, entrainer chez eux des chocs émotionnels, psychiques ou psychologiques.

Quelle était la difficulté majeure de ce rôle ?

Pour ne pas le rendre antipathique malgré ses défauts et ses failles, il me fallait rester dans un juste milieu. La marge était ténue car, pour éviter de tomber d’un côté ou de l’autre, mon jeu devait rester très nuancé.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/4/2023

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