Marco Leulier (NRJ Hits TV) : «Diffuser 24h de clips à la suite, ce serait faire fausse route !»

Marco Leulier (NRJ Hits TV) : «Diffuser 24h de clips à la suite, ce serait faire fausse route !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Depuis lundi dernier, NRJ Hits TV est disponible partout. Rencontre avec Marco Leulier, responsable de la programmation de la chaîne musicale.

Avec quelques jours d’avance sur ce qui avait été annoncé, Proximus TV est le dernier à lancer NRJ Hits TV sur sa plateforme numérique. La station marque le retour d’une «vraie» chaîne musicale en Belgique francophone après l’arrêt de MCM Belgique, fin 2010.

Un pari risqué mais qui peut compter sur la notoriété de la marque à la panthère. «On retient les erreurs du passé, et on en tire les enseignements», explique Marco Leulier, responsable de la chaîne. «Ce sera clairement une chaîne musicale, et on ne va pas se mentir, on va refaire de la musique, mais différemment.»

Qu’est-ce qu’il y a de différent en 2016 par rapport à 2010 ?

Le digital. Ce n’était pas aussi présent que maintenant. Le numérique et NRJ, il y a vraiment une histoire entre les deux. On va s’en servir pour aller plus loin encore dans la manière de regarder la télévision. Je ne vais pas encore dévoiler nos cartes, mais l’idée est de connecter le téléspectateur.

Il y aura autre chose que du «robinet à clips» ?

On développe, on avance… L’envie est de produire une émission du style «My NRJ», qui reprend l’univers de la station, avec les animateurs, comme une bande de potes. On mettrait tout ça en télé, une fois par semaine. C’est dans les cartons, et ça devrait arriver dans les prochaines semaines… On a bien compris que si on se contente de diffuser 24 heures de clips à la suite, on fera fausse route.

L’idée de lancer une chaîne de télé à la marque NRJ n’est pas neuve, mais le frein était les droits sur les clips…

On paie les droits de diffusion sur les clips comme tout le monde. Oui, ça coûte très cher, mais on a un accord dans le sens où nous sommes une chaîne musicale, qui fait vivre aussi la musique, au travers des clips. On devra passer «à la caisse», comme les autres, l’accord offre juste une petite réduction de prix. Si on voulait se passer d’acquitter les droits, on devrait produire une télévision qui ne ferait que du contenu non-stop. Ce n’était pas dans l’ADN d’NRJ. On a trouvé un juste milieu… Il y aura bien des clips, mais aussi des thématiques, des rendez-vous,…

Et pour l’émission «Cover» (avec des fans qui reprennent des clips sur YouTube, NDLR), vous vous assurez que tout est légal ?

Nous sommes vraiment sur des artistes émergents du web. On ne va pas passer un parfait inconnu qui fait une vidéo dans sa chambre. L’idée est d’avoir des covers reconnus sur les réseaux sociaux. Faits par des personnes qui ont une notoriété, qui ont une fanbase, etc… Et il y aura du belge aussi.

La programmation télé sera la même qu’en radio ?

Non. Il y aura des titres qui passeront en télé, mais qui ne rentrent pas forcément dans la playlist de la radio. Bien sûr, on ne va pas diffuser du Charles Aznavour non plus… On reste dans un son NRJ, mais avec beaucoup plus de nouveautés et plus de «risques». La playlist comportera  plus d’une dizaine de titres découvertes qui sera mise à jour chaque semaine. Dans ces titres-là, certains arriveront en radio que ce soit chez nous ou ailleurs… Mais ce sera d’abord en exclu sur NRJ Hits !

Il y a des objectifs d’audience ?

Dans l’immédiat, on la laisse naître et on la laisse vivre et voir. Sur le digital, des audiences existent déjà minute par minute. Ce seront de bonnes tendances. La chaîne sera reprise dans la «grande audimétrie», mais l’objectif d’audience n’est pas encore pour cette saison, mais les suivantes.

Vous attaquez qui ? Contact Vision ? MTV ?

Nous ne sommes pas là pour «attaquer» en tant que tel ! Clairement, on va d’abord chatouiller les pieds de nos camarades de toutes les chaînes «Vision» en Belgique. MTV n’est pas dans la même cour. Ils ne font plus de la musique, et on verra quand ils en referont. C’est la preuve que la musique n’est pas abandonnée ! Le digital permet vraiment de proposer d’autres formats, et on ne va pas faire la même chose que MTV, c’est certain. Et puis, on aura notre «belgitude», et ça aussi, c’est une force.

Vous allez débaucher des visages «connus» ?

Non, nous avons les talents ici, à NRJ, sans devoir aller chercher ailleurs. Et quand nous lancerons notre propre talk-show télé, ce sera d’office quelqu’un de l’antenne radio.

Finalement, c’est un peu votre bébé…

Clairement ! Ca fait deux ans que je travaille dessus, et l’équipe s’est agrandie petit à petit. Nous sommes maintenant trois à la production. Pour la technique, on peut compter sur celle de la radio. Nous avons plein d’idées et plein d’envies… Après, il faudra avoir les moyens. On n’a pas dix studios à notre disposition, et on en est conscient.

Entretien : Pierre Bertinchamps

> Pour retrouver NRJ Hits TV :
SFR #68
VOO #132
Orange TV #36
Proximus TV #185

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